Voilà un sujet dont on devrait peu parler pendant la présidentielle et dont dépend pourtant en grande partie notre bien-être. Quelles sont les nouvelles menaces, nombreuses et protéiformes, qui pèsent sur la France et le monde ? Quelles sont nos chances d'en triompher dans une planète en grand bouleversement ? Un prestigieux aréopage - réuni au sein d'un Conseil économique de la défense - d'une centaine de personnalités de l'entreprise, de l'économie, de l'université, des administrations civiles et militaires et de la politique a cherché à faire la part des peurs, des fantasmes et des dangers qui nous guettent. Sans angélisme - ce n'est pas le genre de la maison - mais sans catastrophisme. Avec un sérieux de savants, mais aussi une dose de provocation destinée à sortir de leur torpeur certains de nos dirigeants. Ces experts fondent leurs travaux sur l'hypothèse et le risque d'«un monde sans l'Europe», comme si notre continent sombrait peu à peu dans ce nouveau jeu des puissances, incapable de résister à l'irrésistible ascension économique, technologique et démographique de l'Asie et des grands émergents.
Au passage, les auteurs vilipendent la chef de la diplomatie européenne, la transparente Catherine Ashton, qui aurait récemment communiqué la référence d'un standard branché en boucle sur le répondeur suivant : «For Germany, press one ; For France, press two ; for England, press three, for Italy, press four… for Malta, press twenty-seven.»
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