Après quatre semaines qui ont transformé la Puerta del Sol, à Madrid, en un symbole du malaise de l'Espagne face au chômage et à la crise, les "indignés" ont plié bagages dimanche lors d'un "déménagement" festif et coloré, en promettant qu'ils ne se tairont pas.
Les uns pliaient les bâches bleues ou vertes, d'autres démontaient à coups de marteau les structures en bois du campement, ou astiquaient le dôme vitré de la station de métro débarrassé de ses centaines d'affichettes.
"Nous recyclons ce que nous pouvons. Le reste nous le jetons", lançait un jeune manifestant chargé d'un tas de planches, pendant que se formait une chaîne humaine au pied des camions bennes municipaux, pour déblayer un fatras de matelas, placards, étagères, chaises en plastique ou bidons.
"C'est ma table de travail. Je vais la garder comme souvenir": le cuisinier du camp, Rafael Rodriguez Ballesteros, un restaurateur de 56 ans au chômage, surveillait l'emballage de la précieuse table pliante, avant de rentrer chez lui, "très ému après avoir reçu toute cette tendresse de la part de ces jeunes".
"Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir", avaient-ils prévenu en plantant leur village alternatif le 17 mai sur la grande place au coeur de la capitale espagnole.
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Presque un mois plus tard, malgré les risques de démobilisation, les "indignés" annoncent d'autres rendez-vous, à commencer par une journée de