Attentats à la voiture piégée, attaques à l'explosif, assauts de foules en colère contre des bâtiments municipaux : les actes antigouvernementaux se multiplient en Chine depuis deux semaines. L'attentat le plus retentissant s'est déroulé le 26 mai à Fuzhou, une petite ville de la province du Jiangxi. Les photos publiées par les internautes sur le Web chinois - qui ont été depuis censurées - montrent un énorme panache de fumée noire au-dessus de la ville, sous les regards d'une foule stupéfaite. Deux voitures piégées et une bombe de forte puissance ont explosé en pleine journée, à une dizaine de minutes d'intervalle, dévastant les façades de trois bâtiments officiels, dont le tribunal. Au moins six personnes ont été blessées et trois autres tuées, dont l'auteur présumé de l'attentat, Qian Mingqi, un homme d'affaires ruiné après avoir été expulsé à deux reprises de sa propriété par le gouvernement local, qui lui offrait une indemnisation ridicule. Considéré par certains comme un héros, Qian avait tenté des années durant d'obtenir justice, dépensant tout ce qui lui restait pour pétitionner contre le gouvernement central à Pékin. Sur son blog, on le voit en photo sur la place Tiananmen, le menton fièrement relevé : «Je suis en bonne santé, mentalement stable, et je n'ai jusqu'ici pas commis de crime. Ma maison, nouvellement bâtie, a été démolie illégalement et sous la contrainte, entraînant pour moi de lourdes pertes. Dix vaines années en quête de justice m'ont contraint à s
Récit
A trop abuser, l’Etat chinois fait exploser la colère
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publié le 13 juin 2011 à 0h00
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