L'armée syrienne a attaqué hier Jisr al-Choughour, dans le nord-ouest de la Syrie, «avec des chars, des hélicoptères et de l'artillerie lourde», selon un réfugié syrien, interviewé par l'AFP du côté turc de la frontière, à seulement 4 kilomètres de la ville. L'assaut a débuté à l'aube par des tirs à l'arme lourde. Puis, les troupes sont entrées, appuyées par les chabiha, des milices issues de la minorité alaouite, à laquelle appartient le clan Assad au pouvoir. La plus grande partie des 50 000 habitants de la ville a fui vers les villages environnants ou la Turquie voisine.
La télévision officielle présente cette offensive, d'une rare violence, comme une opération militaire effectuée à la demande d'habitants pris en otages par de mystérieux «groupes armés». Selon les récits des habitants, il s'agirait plutôt d'une expédition punitive contre une ville qui a été le théâtre d'une mutinerie majeure il y a une semaine.
De fait, les informations parcellaires données par la télévision d'Etat peuvent tout à fait corroborer cette version. Selon elle, l'armée aurait «désamorcé les explosifs et les charges de dynamite posés par ces groupes armés sur les ponts et dans les rues». Des témoins ont en effet raconté qu'un groupe de soldats mutins avait fait sauter deux ponts donnant accès à Jisr al-Choughour. Autre assertion de la télévision : les militaires ont découvert «une fosse commune» contenant les dépouilles d'agents de l'ordre tués lors de