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Libération

Déroute de Berlusconi au référendum

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Italie . La loi «d’empêchement légitime», protégeant le Cavaliere de la justice, a été rejetée.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 14 juin 2011 à 0h00

«On en a marre de prendre des claques.» Deux semaines seulement après la débâcle de la droite italienne aux élections municipales de Naples et Milan, le ministre de la Simplification des lois, issu de la Ligue du Nord, Roberto Calderoli, n'a pas caché hier sa vive irritation à l'annonce des résultats des référendums populaires, notamment sur le nucléaire. Alors que Silvio Berlusconi avait invité les Italiens à ne pas se rendre dans l'isoloir afin que le quorum de 50% ne soit pas atteint, la participation a dépassé les 57%. Quant aux résultats, ils sont sans appel. Le projet de relance du nucléaire voulu par Silvio Berlusconi a été rejeté par 95% des votants. Même score «soviétique» contre la privatisation de l'eau et la loi dite «d'empêchement légitime», qui lui permettait de ne pas répondre aux convocations des juges en prétextant des obligations officielles.

Clairement, le président du Conseil n'est plus en phase avec le pays. «L'invitation à déserter les urnes semble avoir au contraire dopé le taux de participation», notait hier le Corriere della Sera. «Berlusconi doit démissionner», réclame désormais Pierluigi Bersani, le secrétaire du Parti démocrate.

Bien qu'affaibli, le Cavaliere dispose encore d'une petite majorité à la Chambre des députés, qui pourrait lui permettre de tenir jusqu'à la fin de la législature en 2013. «Les référendums ne changent rien pour le gouvernement», s'est empressé de minimiser le ministre de la Défens