Menu
Libération

Le Cavaliere ne se laisse pas désarçonner

Article réservé aux abonnés
Italie . Malgré ses échecs politiques et ses déboires judiciaires, Berlusconi refuse de quitter le pouvoir.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 15 juin 2011 à 0h00

«Je ne démissionnerai jamais.» Malgré la débâcle aux référendums sur le nucléaire, la privatisation de l'eau et sur sa protection judiciaire qui fait suite, il y a quinze jours, à l'échec cuisant aux élections municipales partielles, Silvio Berlusconi a, selon la presse italienne, exclu de se mettre en retrait. Mais il a tout de même concédé auprès de ses collaborateurs : «Je me suis rendu compte que les Italiens ne m'écoutent plus.» Pire, ils font entendre leur ras-le-bol et leur volonté de changement donnant une impression générale de fin de cycle politique, dix-sept ans après l'entrée sur la scène politique transalpine du Cavaliere. Affichant, en une, une caricature de Berlusconi grimé en boxeur sonné, le très droitier journal Libero titrait hier : «Prises de coups en continu.» «Si aux élections administratives, le centre droit avait perdu en raison de l'abstention de nombre de ses électeurs, cette fois, il a perdu en raison de la participation active de millions de ses électeurs en rupture», constatait hier matin l'éditorialiste du Corriere della Sera, Antonio Polito.

Alors qu'il avait appelé ses concitoyens à déserter les isoloirs, plus de 57% sont allés voter pour les référendums. Sur les trois sujets soumis au verdict populaire, le résultat avoisine les 95%. «Le gouvernement a divorcé des citoyens» proclame le secrétaire du Parti démocrate, Pierluigi Bersani, qui réclame la démission du chef du gouvernement