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Des artistes syriens se mobilisent pour la révolution

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Un collectif de réalisateurs a décidé de filmer la répression du régime de Bachar al-Assad à sa manière, moins violente et plus esthétique.
publié le 17 juin 2011 à 14h33
(mis à jour le 17 juin 2011 à 19h06)

Un homme lève la main devant une tombe. Il est triste. Un tir, l’image disparaît. Un autre raconte la guerre d’indépendance contre les Français. Des enfants tendent les bras. Ils font allégeance au régime Baath. Une statue d'Hafez el-Assad, des plans de plus en plus rapprochés, une musique inquiétante.

Un collectif d'artistes syriens, Abou naddara, a décidé de protester à sa manière contre la répression, qui s'intensifie au fil des semaine. Ici, pas de vidéos YouTube ensanglantées, mais une esthétisation forte de la révolte.

Charif Kiwan est producteur, il a toujours partagé sa vie entre Paris et Damas. Actuellement dans la capitale française depuis deux mois, il est le porte-parole de ce groupe composé d'hommes et de femmes installés en Syrie. Il explique qu'ils ont voulu lancer «un cinéma d'urgence», avec une vidéo postée chaque vendredi, jour principal de contestation.

«Les images qui circulent sur YouTube ou sur les pages Facebook sont d'une grande cruauté, d'une vulgarité qui peut sembler insupportable, qui se rapproche de la pornographie. Nous, nous avons voulu prendre un autre parti pour ne pas flatter le côté voyeur du spectateur. Nous sommes plus dans la réflexion», explique-t-il.

Par Internet ou en passant par le Liban, ils n’ont pour l’instant jamais eu de problème pour envoyer les rushes. Tournés principalement à Damas, les films mélangent images actuelles et archives.

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