On cherche en vain, depuis le début de la crise syrienne, une condamnation de la répression, voire une simple prise de position venant de l’Egypte, de la Tunisie ou de l’ensemble des autres pays arabes. Le cas syrien semble tétaniser toutes les capitales arabes, pour une fois unies qu’elles aient accompli ou pas leur révolution.
Cette unanimité dans le silence ne laisse pas de surprendre, tant le régime syrien suscite des réserves, voire de l’hostilité au sein de ses pairs arabes. Un tel silence est d’autant plus remarquable que la répression en Libye, d’un niveau comparable, avait suscité les vives critiques des voisins du colonel Kadhafi et un vote de la Ligue arabe en faveur de l’adoption d’une résolution de l’ONU, qui a conduit à l’intervention de l’Otan en Libye.
Pour l’Egypte et la Tunisie, les deux seuls pays où le printemps arabe a emporté les dirigeants en place, une explosion en Syrie ne pose pas de menace aussi immédiate que la Libye : il n’y a pas de frontière commune, l’urgence d’agir n’est pas la même. Or, Le Caire et Tunis sont déjà assez empêtrés dans leur propre processus de transition pour prétendre à un quelconque magistère en ce moment.
Retenue. Le silence de l'Arabie Saoudite, lui, est moins compréhensible. La monarchie de Riyad a des relations compliquées avec le régime baassiste de Damas. A priori, l'alliance stratégique entre l'Iran et la Syrie n'a jamais plu aux Saoudiens, qui considèrent Damas comme un cheval de Troie de l'ennemi perse