Est-ce un tournant ? L'interview donnée hier par Saïf al-Islam Kadhafi au quotidien italien Corriere della Sera le donnerait à penser. Selon le fils du Guide, le clan Kadhafi serait prêt «à accepter des élections d'ici trois mois. Et la garantie de leur transparence pourrait être la présence d'observateurs internationaux». Saïf al-Islam ne «doute pas» de l'issue favorable de ce scrutin : «L'écrasante majorité des Libyens qui soutient mon père considère les rebelles comme des islamistes fanatiques […] et des mercenaires à la solde de Sarkozy.»
Interrogé sur les pays susceptibles de conduire la Libye vers une transition démocratique, le fils Kadhafi cite pourtant la France, avec laquelle il aurait des contacts, «mais pour le moment sans suite». Et de conclure : «Ce sont les Français qui impulsent la politique de Benghazi [capitale des insurgés, ndlr] et c'est à eux de chercher une sortie la moins sanglante possible.»
Karim Emile Bitar, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques, souligne que «cet appel est une manœuvre dilatoire de plus». Au même moment, le secrétaire général de l'Otan, le Danois Anders Fogh Rasmussen, dans un discours au Sénat espagnol, renouvelait son message au clan Kadhafi : «Votre temps est venu : vous devez partir.» Alors que Pékin et Moscou accusent l'Otan de déborder de son mandat de l'ONU.
Ensuite, que penser de ces avancées venues de Tripoli hier soi