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Libération

En pleine débâcle, Minsk se vend à Moscou

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Biélorussie. La Russie est le seul recours du pays plongé dans une grave crise politique et financière.
publié le 18 juin 2011 à 0h00

Plus isolée que jamais, privée d’aide européenne depuis qu’elle a failli à sa promesse d’organiser en décembre une présidentielle transparente, la Biélorussie d’Alexandre Loukachenko sombre dans la crise. La seule puissance qui pourrait l’en sortir est aujourd’hui la Russie, qui distille au compte-gouttes une aide dont elle espère retirer des bénéfices, notamment un rachat des entreprises du pays à 80% publiques.

Coup dur. Depuis qu'il a été réélu pour la quatrième fois sur le score très soviétique de 80% des voix, Loukachenko se perd en mesures aussi fébriles qu'inutiles. Le ton a été donné dès le lendemain du scrutin contesté dans la rue. «Finissons-en ! Il n'y aura plus de démocratie insensée dans le pays ! Tous iront en prison, comme le veut la loi.» Ces propos ont été suivis de l'arrestation de cinq anciens candidats à la présidentielle, dont le principal, Andreï Sannikov, a déjà été condamné à cinq ans de prison. En politique étrangère, Minsk a fait fermer le bureau de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui avait critiqué le dépouillement du scrutin.

Depuis lors, la situation s'est aggravée. Une mystérieuse explosion a fait 13 morts dans le métro de Minsk en avril. Mais c'est surtout l'économie qui a subi un coup dur. Les magasins se sont vidés et la monnaie nationale, le rouble biélorusse, a été dévaluée de 56% au mois de mai. Pour faire face aux menaces de grève, le régime a donné un nouveau tour de vis. Loukac