Les Saoudiennes aussi veulent leur révolution. Vendredi, plusieurs d’entre elles - impossible de savoir combien exactement - ont pris le volant à l’appel de Women2Drive, une campagne lancée sur les réseaux sociaux. Les femmes sont en effet des mineures légales en Arabie Saoudite, où elles sont loin de jouir des mêmes droits que les hommes : l’interdiction de conduire est le symbole le plus voyant et le plus absurde de cette profonde inégalité.
Dans la foulée des révolutions arabes, Women2Drive a été lancé il y a deux mois, via Facebook et Twitter, dont les Saoudiens, suréquipés en télécommunications, sont très friands. Mais la campagne a véritablement pris de l'ampleur avec l'arrestation, durant deux semaines, de Manal al-Charif. Cette consultante en informatique de 32 ans, cofondatrice de Women2Drive, avait pris le volant et posté des images sur YouTube, ainsi qu'une vidéo précisant ses motivations et la façon dont il fallait opérer, jusqu'à ce que la police religieuse - les redoutés moutawa'ine - vienne l'arrêter chez elle. Tollé immédiat du camp progressiste : une pétition en sa faveur rassemble plus de 3 300 signatures et une page Facebook plus de 24 000 soutiens. Elle a finalement été relâchée.
Crispation. Le site de Women2Drive a été suspendu par les autorités saoudiennes et une page Facebook a été créée. Ses organisateurs appellent les Saoudiennes disposant d'un permis international à prendre le volant tous les vendredis, «jusqu'à la public