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Décès Elena Bonner, longtemps «femme libre dans un Etat pas libre»

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La militante des droits de l'homme et compagne d'Andreï Sakharov est morte samedi à Houston, aux Etats-Unis.
L'ex-dissidente soviétique Elena Bonner à Strasbourg le 17 décembre 2008 (© AFP DOMINIQUE FAGET)
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publié le 19 juin 2011 à 9h45

Elena Bonner, décédée samedi à Boston (Etats-Unis) à 88 ans, a été pendant 20 ans une figure majeure de la lutte pour les droits de l'Homme en Union soviétique aux côtés de son mari, le Prix Nobel de la Paix Andreï Sakharov.

En 1938, au plus fort des purges staliniennes, son père est fusillé et sa mère condamnée à huit ans de camp. Elena Bonner a alors 15 ans.

Devenue médecin après la Seconde guerre mondiale, Elena Bonner entre au Parti communiste après la timide déstalinisation lancée par Nikita Khrouchtchev en 1956.

L'invasion par les chars soviétiques de la Tchécoslovaquie en 1968 met fin à ses espoirs de libéralisation du régime et Elena Bonner quitte le parti en 1972, un geste sacrilège en Union soviétique.

Elena Bonner est à l'époque depuis plusieurs années engagée dans le mouvement des droits de l'Homme. C'est ainsi qu'elle rencontre Andreï Sakharov en 1970 à Kalouga, une petite ville à 100 km de Moscou, où tous les deux étaient venus assister au procès de deux dissidents.

En 1972, Elena Bonner épouse Sakharov, l'un des pères de la bombe à hydrogène soviétique, qui est déjà reconnu en URSS et en Occident comme l'un des symboles de l'opposition, avec l'écrivain Alexandre Soljenitsyne.

"Nous étions des gens absolument libres dans un Etat absolument pas libre", aimait rappeler Elena Bonner en évoquant ces années de lutte en commun avec Andreï Sakharov.

Pendant des années, le KGB (services secrets et police politique soviétique) ont fait d'Elena Bonner leur