Il n'a jamais été un adepte de la petite phrase ni du coup de menton. Mais récemment, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est devenu un homme de silences complices. Les yeux rivés sur sa réélection à la tête de l'ONU, après un premier mandat de cinq ans, le diplomate sud-coréen n'a pas dit un mot sur la vague de répression qui s'est abattue sur des dissidents et intellectuels en Chine. Alors que l'Union européenne et les Etats-Unis se disaient préoccupés par la disparition, en avril, de l'artiste Ai Weiwei, Ban Ki-moon, lui, est resté de marbre. Déjà, en novembre 2010, il avait salué du bout des lèvres l'attribution du prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo, tout en se gardant bien d'évoquer la libération de l'écrivain condamné en 2009 à onze ans de prison. «La diplomatie des coulisses chère à Ban Ki-moon a échoué : elle n'a apporté aucun résultat sur la question des droits de l'homme», tranche Philippe Bolopion, directeur ONU au sein de l'organisation Human Rights Watch à New York.
Mais Ban Ki-moon a touché au but. Le vote positif de l'assemblée générale de l'ONU, qui doit se réunir aujourd'hui à New York, lui est acquis. Agé de 67 ans, il est le seul candidat en lice. Officiellement, ce sont les 192 Etats membres des Nations unies qui élisent le secrétaire général, le «SG» comme on le désigne dans les couloirs de l'institution. Mais, en réalité, ce sont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et R