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Libération

Le Parlement vénézuélien uni contre les armes à feu

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publié le 22 juin 2011 à 0h00

L’enjeu est tel qu’il a fait taire les différences politiques. L’Assemblée nationale vénézuélienne, théâtre en février d’une violente bagarre entre élus, voit aujourd’hui les députés de tous bords travailler dans la même direction. Pour la première fois depuis l’entrée des 40% de députés de l’opposition dans l’hémicycle, en janvier (elle avait boudé les législatives en 2005), les antichavistes œuvrent main dans la main avec les socialistes sur un projet de loi concernant le contrôle des armes. Un gros morceau, car la nation bolivarienne a comptabilisé au moins 14 000 homicides en 2010 (48 pour 100 000 habitants, contre 1,4 en France), un record régional.

Les armes à feu, responsables de plus de 90% de ces crimes, sont la cible des politiques. Une commission parlementaire mixte bûche en ce moment sur un texte approuvé en première lecture par l’assemblée précédente, mais jamais définitivement adopté. En parallèle, un groupe d’experts, réuni par la présidence, consulte ONG, institutions et membres de l’opposition sur ce thème.

«Nous pourrions offrir cette loi au peuple dès cette année»,s'est enthousiasmé Freddy Bernal, le président de la commission parlementaire, estimant que le texte pourrait être définitivement approuvé avant trois mois. L'idée phare de l'instrument législatif : faire le ménage parmi les 9 à 15 millions d'armes qui circulent dans le pays (sur 28 millions d'habitants), et dont seules 26 000 seraient légales. Le processus de désarmement ne reposerait pas