Durer : tel est le maître mot de l'action de l'armée française en Libye. Trois mois après le début de l'intervention internationale contre les forces de Tripoli, la résistance inattendue du colonel Kadhafi met les moyens des armées à rude épreuve. Car l'opération Harmattan, qui implique une trentaine d'avions chaque jour, mais aussi le porte-avions Charles- de-Gaulle et le porte-hélicoptères Tonnerre depuis peu, s'ajoute à l'engagement de 4 000 hommes en Afghanistan. Si on inclut l'intervention en Côte-d'Ivoire, en avril, les forces françaises ont déjà été engagées dans trois opérations de combat depuis le début de l'année.
Jusqu’ici la guerre en Libye a fait l’objet d’un quasi-consensus dans la classe politique française. Mais le temps des questions approche. Le gouvernement a annoncé hier qu’un débat, suivi d’un vote, serait organisé le 12 juillet au Sénat et à l’Assemblée, lors de la session extraordinaire du Parlement. Constitutionnellement, le gouvernement doit obtenir, quatre mois après le début d’un engagement militaire, l’autorisation du Parlement pour pouvoir le prolonger. Dans le cas libyen, la date butoir était fixée au 19 juillet. Si le colonel Kadhafi n’est pas tombé d’ici-là, la question du rapport entre les moyens engagés et les résultats obtenus sur le terrain sera nécessairement posée. Autrement dit, celle du coût financier de l’opération. D’autant que trois mois de campagne aérienne intensive n’ont toujours pas fait plier le régime libyen.
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