Certains, rasés de près, ont opté pour le pakol, le béret en laine traditionnel. D’autres, à la longue barbe, ont préféré le turban à carreaux noirs et blancs. Ce jour-là, une trentaine de responsables locaux se sont réunis dans une salle du sous-gouvernorat du district de Shibar, dans la province de Bamiyan (nord). Pendant plusieurs heures, ils ont débattu de la «transition», selon le vocable de l’Otan, qui marque le début du retrait des militaires étrangers au profit de l’armée et de la police nationales.
Dix ans après le début de l'intervention de la coalition internationale en Afghanistan, le président Barack Obama devait annoncer, hier soir, les premiers rapatriements de soldats américains (lire page suivante). A l'instar des Pays-Bas, le Canada s'apprête lui aussi à retirer ses troupes de combats, le Royaume-Uni et l'Allemagne à réduire leur contingent. Face à ces retraits, le président Hamid Karzaï a annoncé que les forces afghanes assureront, à partir de juillet, la sécurité de quatre villes et de trois provinces, dont celle de Bamiyan. Une perspective qui inquiète les habitants, majoritairement des chiites hazaras antitalibans, de la région la plus sûre du pays.
«Check-points». «Le départ des soldats étrangers ne fait plus de doute. Que ce soit dans un mois ou dans un an, nous devons nous préparer. Il faut trouver des solutions pour que nous puissions assurer seuls notre sécurité», avance Shams Ulhaq, le chef de la police de Shibar.