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Libération

La loge «P4», un gouvernement de l’ombre en Italie ?

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par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 24 juin 2011 à 0h00

Ministres impliqués, militaires soupçonnés, hommes d’affaires et médias contactés. Trente ans après, l’Italie rejoue le scandale de la «P2», la loge maçonnique «Propaganda Due» fondée durant la guerre froide par l’ancien fasciste Licio Gelli, qui avait cherché à infiltrer et conditionner les institutions démocratiques de la péninsule.

Deux magistrats de Naples ont ainsi mis en examen des personnages influents, les accusant d'avoir acquis des informations secrètes pour renseigner des responsables gouvernementaux mais aussi pour exercer une forme de chantage auprès d'entrepreneurs et de financiers. La loge «P4» aurait ainsi constitué, selon les procureurs, «un système criminel illégal et subreptice avec des méthodes d'opération typiques des organisations mafieuses».

Au centre de l'enquête, Alfonso Papa, ancien magistrat devenu député berlusconien, un sous-officier des carabiniers, et surtout le lobbyiste Luigi Bisignani. Ancien membre de la P2, ce dernier avait déjà été condamné pour pots-de-vin au début des années 90 dans le cadre de l'opération «Mains propres». Dans le dossier napolitain, Bisignani apparaît comme un homme de référence pour les dirigeants de l'audiovisuel public ainsi que pour plusieurs ministres, dont Gianni Letta, sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil et véritable éminence grise du Cavaliere. «Je l'informais des enquêtes qui pouvaient l'intéresser», aurait expliqué Luigi Bisignani aux magistrats.

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