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Libération

Au Venezuela, la bataille du pénitencier d’El Rodeo

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Violences . L’armée ne parvient pas à reconquérir cette prison, tombée aux mains de gangs surarmés.
publié le 25 juin 2011 à 0h00

Des tirs au mortier n’ont pas suffi à faire céder les mutins de la prison El Rodeo, à 40 kilomètres de Caracas. Cela fait plus d’une semaine que l’armée échoue à reprendre le contrôle de ce centre pénitencier de 3 500 prisonniers, malgré l’envoi de plus 5 000 soldats. Le mauvais feuilleton qui tient en haleine tout le Venezuela a débuté par une rixe entre détenus, le dimanche 12 juin, qui avait coûté la vie à 22 d’entre eux. Cinq jours plus tard, la garde nationale intervient et se heurte à l’arsenal impressionnant des gangs d’El Rodeo : grenades et armes de très gros calibres.

Un équipement de guerre qui permet à une soixantaine d'hommes de tenir l'armée en respect. «Il est impensable que ces armes professionnelles soient entrées dans la prison sans la complicité des gardiens», assure Eliseo Guzman, commissaire de police de Miranda, l'Etat dans lequel est situé El Rodeo. Le ministre de la Défense lui-même a admis avoir connaissance d'un trafic d'armes organisé par des militaires «heureusement retraités». L'ordre a été donné d'arrêter sept employés du ministère de l'Intérieur et de la garde nationale, soupçonnés de collaboration avec les mafias internes d'El Rodeo. Les fonctionnaires sont accusés de corruption, trafic d'armes et de drogues.

«Fêtes». L'Observatoire vénézuélien des prisons, une ONG, affirme que 124 personnes sont mortes dans les pénitenciers au premier trimestre. Le pays compte officiellement 44 520 détenus (49 000 selon divers