C’est le site nucléaire de tous les dangers, un désastre écologique en puissance sur les rivages du golfe Persique. Symbole de l’accession de l’Iran à l’énergie nucléaire, la centrale de Bouchehr cumule à elle seule un bon nombre de handicaps : elle est située sur une zone de fracture sismique ; elle est la seule à concilier l’inconciliable, soit une conception occidentale avec des équipements russes ; elle est infectée par un dangereux virus informatique, sans doute propagé par Israël. Pour couronner le tout, les dirigeants iraniens sont prêts à prendre les risques les plus fous pour la voir fonctionner au plus vite pour des raisons politiques. La centrale avait démarré en novembre, mais des problèmes techniques ont vite entraîné des retards dans sa mise en service. Ceux-ci étant enfin réglés, son raccordement au réseau électrique iranien doit être opérationnel en août, à la grande inquiétude des pays riverains du Golfe.
Essais. La centrale de Bouchehr avait été inaugurée avec des cris de victoire par le régime en août dernier, après trente-cinq ans de vicissitudes. Au départ, le projet avait été lancé par l'allemand Siemens, en 1975, puis arrêté par la révolution islamique de 1979. Il avait été repris par la Russie, en 1995, avec un calendrier qui prévoyait une entrée en service en… 1999. Des difficultés de toutes sortes, techniques, financières et politiques avaient ensuite entraîné une dizaine d'années de retard. La centrale, la seule à ce jour en Iran, a