Comme chaque vendredi, à l’issue de la prière, les forces de l’ordre de Bachar al-Assad ont ouvert le feu sur les manifestants. A l’appel du groupe «The Syrian Revolution 2011» sur Facebook, moteur de la contestation, plus de 30 000 personnes sont descendues vendredi dans la rue à Deir el-Zor, dans l’est du pays, et 10 000 dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest.
Le thème des manifestations de vendredi était on ne peut plus explicite : «Bachar n'est plus mon président et son gouvernement ne me représente plus !» En fin de soirée, le bilan établi par les militants des droits de l'homme faisait état de 11 personnes tuées, dont 5 à Kessouas, près de Damas. D'autres participants à ce «vendredi de colère», partis en défilé de la mosquée du quartier de Barzeh, à Damas, ont été d'abord dispersés au gaz lacrymogène, puis à coups d'armes automatiques : 3 personnes ont été tuées et 25 blessés, selon un militant des droits de l'homme présent sur place. La télévision syrienne s'est empressée de dénoncer «des complots» ourdis par «des gangs armés» et de «déplorer» la mort d'un officier de police à Al-Kadam, dans la banlieue de la capitale. Le régime, lui, parle toujours «de terroristes qui sèment le chaos». Selon l'Observatoire des droits de l'homme, des centaines de militants auraient été arrêtés. Par ailleurs, des commerçants qui avaient répondu, jeudi, à l'appel à une grève générale ont été interpellés dans le sud du pays.
L'Union europée