C’est dans son appartement de Tongzhou, dans la banlieue de Pékin, là où il avait lui-même filmé sa mise en résidence surveillée, que le dissident Hu Jia a été remis en liberté discrètement dans la nuit de samedi à dimanche, après trois ans de détention pour ses critiques envers le régime chinois. Ce diplômé en informatique de la School of Economics de Pékin, âgé de 37 ans, s’était fait connaître par son engagement pour les causes environnementales et la défense des malades du sida au début des années 2000.
Ménage. Bien qu'il ait été un des premiers à utiliser les blogs pour diffuser ses écrits, il demeure un quasi-inconnu pour la plupart des Chinois ; mais ses déclarations courageuses lui ont valu rapidement le respect du milieu activiste. En septembre 2007, dans une lettre écrite conjointement avec l'avocat Teng Biao, il mettait en garde la communauté internationale contre l'illusion de Jeux olympiques bien sous tous rapports dans un pays où la répression avait fait le ménage. Les deux auteurs avaient listé l'ensemble des abus et des injustices qu'ils reprochaient au gouvernement, depuis le tabassage de plaignants expulsés de chez eux jusqu'à la répression au Tibet. C'en était trop pour les autorités, qui l'avaient alors condamné, en avril 2008, à trois ans de prison pour «subversion au pouvoir de l'Etat».
Les protestations internationales et l'attribution du prix Sakharov par le Parlement européen n'ont pas empêché qu'il effectue la totalité de sa