Le 12 avril, dans l’indifférence générale, la Cour de justice de l’Union européenne a remis en cause le financement de l’aide alimentaire aux populations européennes les plus démunies. Dans les années 80, grâce à l’action de Coluche, le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) fut lancé, une façon utile d’écouler les surplus de l’agriculture européenne. Dès 2008, une fois les excédents résorbés, l’Union européenne décida d’allouer 1% du budget de la Politique agricole commune (PAC) pour la distribution de denrées alimentaires aux populations européennes les plus fragiles, via des associations caritatives dont cette aide constitue jusqu’à 50% des ressources.
Aujourd’hui, sur l’un des territoires les plus riches du monde, près d’un Européen sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et pas moins de 13 millions de personnes bénéficient de cette aide alimentaire. A travers le PEAD, l’Union européenne consacre 496 millions d’euros à l’aide alimentaire intérieure, soit moins de 0,004% du PIB européen ! Que pèse ce chiffre face à ces milliards d’euros qui interviennent sur les marchés financiers à des fins spéculatives, face aux 94 milliards de dollars mobilisés pour l’aide alimentaire intérieure aux Etats-Unis, ou face aux près de 14 milliards de dollars annuels du programme «Faim zéro» au Brésil ?
Le droit à l’alimentation est un droit sacré, sanctionné comme tel au niveau international. Nourrir 9,5 milliards d’êtres humains à l’horizon 2050 ; flambée des cours des produits al