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Analyse

La justice internationale s’abat sur le colonel Kadhafi

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La CPI a inculpé, hier, le dictateur libyen pour crimes contre l’humanité, alors que les tractations en vue d’une issue politique à la guerre civile se poursuivent.
publié le 28 juin 2011 à 0h00

L'accusation est aussi lourde que sans surprise : crimes contre l'humanité. «Les preuves démontrent que Kadhafi a conçu un plan pour réprimer les manifestations populaires de février par tous les moyens dont l'utilisation de la violence extrême et meurtrière», avait souligné le procureur Luis Moreno-Ocampo dans sa requête. Hier, la Cour pénale internationale a finalement émis un mandat d'arrêt à l'encontre du colonel Kadhafi. Saïf al-Islam, fils aîné de sa seconde femme, successeur désigné et «Premier ministre de facto», ainsi que Abdallah al-Senoussi, beau-frère du «Guide» et patron des services secrets, font l'objet de la même mesure.

Les enquêteurs avaient recueilli de nombreux témoignages concordants sur l’ampleur de la répression menée par le régime qui, selon certaines estimations d’ONG, aurait fait jusqu’à 10 000 victimes. Kadhafi est le second chef d’Etat en exercice inculpé par la CPI, après le Soudanais Omar el-Béchir accusé de crimes de guerres, crimes contre l’humanité et génocide. Ce dernier, malgré le mandat d’arrêt, reste bien installé au pouvoir et continue de parader à des réunions internationales dans les Etats ne reconnaissant pas la CPI, comme la quasi-totalité de ceux du monde arabe.

L’inculpation de Kadhafi aura-t-elle plus d’effet ? L’initiative de la CPI n’est pas sans rappeler celle de la procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, Louise Arbour, qui avait inculpé Slobodan Milosevic peu avant la fin du conflit au