Amoins d’un an de l’élection présidentielle au Sénégal, en février 2012, le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, a subi un revers majeur avec le retrait d’une réforme électorale sous la pression de la rue. Galvanisée par la mobilisation de l’opinion publique, l’opposition veut désormais l’empêcher de se représenter.
Quel était l’objectif de la réforme d’Abdoulaye Wade ?
Elu en 2000 et réélu en 2007, le chef de l’Etat achèvera en février son second mandat à la tête du Sénégal. Agé de 85 ans, il envisage de se représenter. Constitutionnellement, le Président ne peut pas effectuer plus de deux mandats, mais son camp affirme que le vote en 2001 d’une réforme instituant un quinquennat (au lieu d’un septennat) a remis les compteurs à zéro. La réforme - retirée jeudi suite à des manifestations qui ont provoqué, à Dakar et en province, plus d’une centaine de blessés - stipulait qu’un candidat pouvait être élu dès le premier tour s’il recueillait le quart des suffrages exprimés. Elle prévoyait aussi l’instauration d’un poste de vice-président, chargé d’assurer l’intérim en cas de vacance au sommet de l’Etat. A Dakar, l’opposition, mais aussi nombre d’observateurs, affirmaient que ce poste était taillé sur mesure pour Karim Wade, le fils du président.
Tout sauf Karim ?
Depuis plusieurs années, Abdoulaye Wade tente de propulser son fils, âgé de 42 ans, sur le devant de la scène. Il lui a confié l’organisation du sommet de l’OCI (Organisation de la conférence islamique) en 2008, à Dakar, qui lui a valu de nombreuses critiques sur l