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Libération

La France s’éclipse dans le sillage américain

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Paris a annoncé la semaine dernière la réduction de ses forces en Afghanistan.
publié le 30 juin 2011 à 0h00

S'extirper du bourbier afghan sans donner l'impression de battre en retraite. Emboîtant le pas au président Barack Obama, Paris a annoncé, la semaine dernière, la réduction prochaine de ses effectifs en Afghanistan, invoquant une amélioration de la situation sécuritaire sur le terrain. Le Premier ministre François Fillon a ainsi insisté sur la «grande cohérence» de la décision française : «La stratégie qui a été développée depuis plusieurs années est celle d'une montée en puissance des forces afghanes[…]et cette stratégie donne des résultats.»

Consensus. Or, sur le terrain, ce constat optimiste est démenti tous les jours par l'audace des insurgés talibans. Mardi soir, un commando a ainsi pris d'assaut l'un des principaux hôtels de Kaboul, l'Intercontinental, pourtant ultraprotégé. Les policiers afghans ont riposté, bientôt épaulés par la force internationale de l'Otan, l'Isaf (Force internationale d'assistance à la sécurité). Les combats qui ont duré plusieurs heures se sont soldés par la mort de 21 personnes - 10 civils, deux policiers et les assaillants.

Ironie tragique, de nombreux responsables afghans venus de tout le pays se trouvaient ce soir-là dans l’hôtel. Ils devaient participer le lendemain à une conférence sur le transfert progressif de la responsabilité de la sécurité du pays des mains des soldats de l’Otan à celles des militaires et policiers afghans, un processus censé s’achever fin 2014. Pour l’heure, les for