En annonçant vendredi à Bruxelles que la France allait retirer d'ici la fin de l'année «plusieurs centaines» de soldats d'Afghanistan dans la foulée du retrait américain, Nicolas Sarkozy s'adressait-il aussi aux talibans ? La question mérite d'être posée dès lors que la libération d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, et de leur interprète afghan, intervient cinq jours après la déclaration du président français qui faisait suite à une première annonce de l'Elysée, quelques heures après celle de Barack Obama. Certes, il était logique que l'Elysée fasse coïncider une première réduction de l'engagement militaire français avec celui mis en œuvre par Washington, maître d'œuvre de la stratégie de l'Otan dans ce pays, mais, en même temps, ce retour «à la maison d'un certain nombre de nos soldats» figurait aussi parmi les premières revendications des talibans, y compris ceux de la région de Sarobi où s'est déroulée la prise d'otages des deux Français, il y a exactement dix-huit mois.
Allégeances. Le 30 décembre 2009, les deux reporters sont partis à l'aube de Kaboul pour filmer la route stratégique entre Sarobi et Tagab, qui reste dangereuse en dépit de la présence de bases françaises tout proches. Le district de Sarobi, dans la province de Kaboul, et une large partie de la province de la Kapisa, à l'est de la capitale, figurent parmi les plus sales coins d'Afghanistan. Même en temps de paix, ces régions montagneuses, escarpées, souvent arides ma