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Libération

Au Maroc, l’inconnue du nombre de votants

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Référendum . Proposée par le roi, la réforme de la Constitution est soumise au vote aujourd’hui.
publié le 1er juillet 2011 à 0h00

Ils sont une dizaine à siroter un thé sur le bord de la route qui traverse Sidi Moumen, l'une des banlieues les plus pauvres et les plus peuplées de Casablanca. Devant eux, une table, des portraits du roi Mohammed VI, des piles d'affichettes et une grande banderole en arabe : «L'organisation démocratique des commerçants et artisans de Sidi Moumen appelle ses habitants à voter oui à la Constitution.» Tous sont venus expliquer, volontairement, disent-ils, les enjeux du texte.

Egalité. «Cette Constitution protège l'islam et les droits de l'homme et elle renforce l'indépendance de la justice», résume Abdul, membre du Parti pour la justice et le développement (PJD), islamiste, qui s'est fortement engagé dans la campagne pour le oui. «Aujourd'hui, le peuple marocain peut s'exprimer librement ; moi, j'ai vécu les années 70 et 80 et je vois la différence, renchérit Mohammed, commerçant également. On soutient notre roi, et on veut éviter la violence. Nous, on n'a pas de pétrole comme en Libye, on n'a rien ; on ne peut pas se permettre une crise comme en Libye ou en Syrie.» De l'autre côté de la rue, deux mères de familles voilées s'exclament en cœur : «Bien sûr qu'on va voter oui !» Pour justifier son choix, Najat, trois enfants à sa charge, avance que l'égalité entre l'homme et la femme est désormais inscrite dans la Constitution.

A l'image de ces réactions glanées dans le quartier de Sidi Moumen, le «oui» à la nouvelle Constitution