La mise en garde a valeur de menace. Le régime birman a demandé à Aung San Suu Kyi d'arrêter ses «jeux politiques» et de cesser ses activités et celle de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dissous l'an dernier en raison du boycott des élections fantoches du 7 novembre 2010. Plus grave, il l'avertit surtout des risques qu'elle prendrait si elle entamait une tournée à travers le pays.
Que dit le régime birman ?
Dans une lettre publiée mercredi, par The New Light of Myanmar, l'organe officiel de la junte, le ministre des Affaires intérieures reproche à la Prix Nobel de la paix et à Aung Shwe, le président de la LND, «d'agir contre la loi». Rappelant que le parti a été interdit le 14 septembre 2010, il constate que le parti poursuit ses activités.«S'ils veulent vraiment accepter et pratiquer la démocratie efficacement, indique le texte, ils doivent cesser de tels actes qui peuvent nuire à la paix, à la stabilité et à l'Etat de droit ainsi qu'à l'unité du peuple.» Le représentant birman suggère à Aung San Suu Kyi et Aung Shwe de transformer la LND en «organisation sociale». Dans un long second article, The New Light of Myanmar martèle que la «LND est défunte». Et souligne qu'il appartient à «Aung San Suu Kyi et à ses membres de renouveler leur parti en conformité avec la loi». Avant de proférer des menaces à l'encontre des membres de la LND accusés de «tester la patience du gouvernement