La méthode des diatopes commence à être connue des géographes et de citoyens soucieux des problèmes de notre temps («du local au planétaire»). Par diatope (topos, lieu, espace), j'entends une combinatoire de très diverses observations que l'on peut faire à différents niveaux d'analyse spatiale dans le but de mieux comprendre un problème ou de mener une action. Un diatope, c'est, en quelque sorte la superposition des observations géographiques très différentes que fait, par exemple, un pilote d'avion qui vole d'abord à haute altitude avant de «descendre» très bas sur l'objectif précis qu'il a repéré à des altitudes intermédiaires. Selon qu'ils sont observés à haute altitude (ou même de satellite) ou à très basse altitude, ces espaces sont de tailles très inégales et on peut les représenter par des cartes d'échelles différentes. Ces cartes vues en perspective cavalière peuvent être superposées les unes aux autres : le local en bas, le planétaire en haut. C'est un diatope. Ceci fait, il faut surtout comprendre les rapports entre ces différents niveaux d'analyse, les articuler les uns aux autres. Cette méthode correspond en fait à l'essentiel du raisonnement stratégique. Il permet de mieux comprendre comment peuvent évoluer des situations stratégiques déjà très compliquées sur le terrain, sous l'effet de rapports de forces plus ou moins lointains.
C’est le cas du conflit Israël-Palestine. Actuellement, les révolutions du «printemps arabe» font que les dirigeants israél