Nul doute que la libération d'Hervé Ghesquières et de Stéphane Taponier aura insufflé un peu d'espoir aux familles des quatre otages français enlevés par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le Sahel, en septembre 2010. Celles-ci sont sans nouvelles de leur proches - des salariés d'Areva et d'un sous-traitant, Satom - depuis le 26 avril. Ce jour-là, leurs ravisseurs ont diffusé une vidéo dans laquelle les Français supplient, à tour de rôle, le président Sarkozy de procéder au retrait des soldats français d'Afghanistan. Or, la semaine dernière, l'Elysée a annoncé une réduction de ses effectifs dans le pays dès la fin de cette année (Libération d'hier).
«Appât du gain». Une telle décision peut-elle favoriser une issue heureuse pour les otages du Sahel ou, du moins, accélérer les négociations ? Pas si sûr, relève Alain Antil, spécialiste du Sahel à l'Ifri (Institut français des relations internationales). «En réalité, les revendications politiques sont secondaires par rapport à l'appât du gain, dit cet expert. L'objectif principal demeure le rançonnement, qui a permis à la branche saharienne d'Aqmi de monter en puissance et de lui donner une forte visibilité médiatique.»
Selon des sources convergentes, les islamistes ne seraient pas plus de 300. Mais ils disposent d'un arsenal non négligeable, acquis grâce à l'argent des rançons touchées au fil des prises d'otages. «Celles-ci demeurent un objectif stratégique pour Aqmi», d