D'elle, on ne connaissait pour l'instant qu'une facette. Celle d'une Guinéenne de 32 ans, décrite comme une femme musulmane pieuse et sans histoire, et qui avait émigré en 2002 avec sa fille aux Etats-Unis. Aujourd'hui, c'est un tout autre portrait de Nafissatou Diallo qui commence à émerger, si l'on en croit les sources policières citées par le New York Times. Car c'est bien les enquêteurs qui travaillent pour le procureur qui ont commencé à avoir des doutes sur ce que leur racontait leur propre témoin, et qui en ont fait part, dès jeudi, aux avocats de Dominique Strauss-Kahn.
Le 25 mai, la défense de DSK avait bien assuré «disposer d'éléments qui pourraient nuire gravement à la crédibilité de la plaignante». Mais elle n'avait jamais donné aucune autre précision. Apparemment, ce sont les mensonges de la femme de chambre sur les conditions dans lesquelles elle aurait obtenu l'asile politique aux Etats-Unis en 2002 qui auraient commencé à intriguer et à gêner les enquêteurs. Dans un premier temps, elle aurait assuré avoir déclaré à l'époque qu'elle avait été violée pour obtenir ses papiers. Ce qui s'est révélé faux. Ensuite, elle a évoqué des mutilations génitales, mais en changeant sans cesse ses versions.
«Détruite». Aujourd'hui, les policiers assurent que la femme de chambre a menti à de nombreuses reprises depuis l'agression présumée du 14 mai et mettent au jour ce que certains appellent déjà la «face cachée» de Nafissatou Diallo.