D’abord les Rafale et les Mirage 2000, puis les hélicoptères et maintenant la fourniture d’armements aux insurgés. En pointe depuis le début dans l’intervention militaire des Occidentaux contre les forces du colonel Kadhafi, la France multiplie les initiatives pour tenter de déboulonner le régime de Tripoli. En fait-elle trop ?
Un certain flou règne sur le contenu réel de ces livraisons. A Paris, l'état-major des armées a expliqué avoir parachuté des armes légères - «fusils-mitrailleurs, lance-roquettes» -, tout en démentant catégoriquement la livraison de missiles antichars. Sur le terrain, les insurgés affirment pourtant le contraire (lire ci-contre). Quoi qu'il en soit, Paris aurait tout intérêt à se montrer discret sur des livraisons de missiles Milan (pour missile d'infanterie léger antichar), une arme très performante, qui nécessite un certain savoir-faire, notamment en termes de guidage. Ce qui suppose, logiquement, la présence de conseillers militaires sur le terrain pour aider les insurgés à s'en servir ou une courte formation en Tunisie, par exemple.
Autre difficulté, il faut pouvoir être sûr que ces missiles ne tombent pas entre de mauvaises mains. «Cela pose la question de la dissémination éventuelle de ces armements dans une région très instable», note ainsi Louis Gautier, de la Fondation Jean-Jaurès. A plusieurs reprises, des dirigeants africains ont évoqué le risque de voir Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) renforcer son arsenal à l