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En Tunisie, la censure des sites porno en question

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La Tunisie après Ben Alidossier
Sommée de filtrer les sites X en mai, l'Agence tunisienne d'Internet, ancien bras armé de la censure, a fait appel, arguant la neutralité.
publié le 4 juillet 2011 à 10h06
(mis à jour le 4 juillet 2011 à 16h05)

Sexe, drogue et carabines devant les tribunaux tunisiens ce lundi. Outre le deuxième volet du procès de l'ex-président Ben Ali, jugé cette fois pour détention d'armes et de cannabis, la justice doit se prononcer sur le sort réservé à la pornographie en ligne, dans la démocratie en construction: retour à la censure pratiquée sous Ben Ali, au prétexte de protéger les enfants, ou libre accès, au nom de la liberté d'expression?

Tout est parti de la plainte en référé de trois avocats, pour qui la pornographie virtuelle est une menace pour les enfants et est «contraire aux valeurs arabo-musulmanes».

En première instance le 26 mai, le juge donne raison aux plaignants et somme l'Agence tunisienne d'Internet de filtrer les sites pornos.

Sauf que l'ATI n'est plus le bras armé de la censure qu'elle était sous Ben Ali. L'entreprise publique, sous l'impulsion de son nouveau PDG, Moez Chakchouk, ne se laisse pas faire et fait appel.

La censure à 1,2 million de dinars

«Je ne veux plus filtrer les pages Web et je ne veux plus avoir des équipements de censure chez moi», lance-t-il, deux jours après le jugement. Arrivé en février, cet ingénieur de 35 ans veut changer l'image de l'ATI,