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Libération

Le travail social allemand en deuil des «Zivis»

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publié le 4 juillet 2011 à 0h00

«Mais où est donc passé le gentil jeune homme ?» Les habitants d'une maison de retraite de Berlin ne s'habituent pas à l'absence de Philipp. Objecteur de conscience («Zivi») pendant un an dans l'établissement, il jouait à la belote avec les pensionnaires, aidait à la cuisine, faisait la lecture et, surtout, écoutait. Son contrat a expiré fin mai. Il ne sera pas remplacé.

Chaque année, 90 000 jeunes Allemands refusant le maniement des armes optaient pour un service civil : hôpitaux, maisons de retraite, jardins d’enfants, foyers pour jeunes délinquants, ateliers pour handicapés… Autant d’institutions qui recouraient aux services des Zivis. Mais tout a changé. Car avec la suppression de la conscription, vendredi, a aussi disparu le service civil, obligatoire jusqu’alors pour tous ceux qui refusaient le service militaire.

Pour le secteur associatif, la fin du service civil est «une catastrophe», estime Leonhard Stärk, le président du comité bavarois de la Croix-Rouge. Les Zivis n'étaient pas là pour faire le boulot des travailleurs sociaux, mais leur appoint rendait la vie des personnes dépendantes plus agréable : on les voyait promener les vieilles dames des maisons de retraite, faire la lecture aux enfants des crèches ou aider les handicapés à quelque bricolage. «Bien sûr qu'on pourra continuer à travailler, même sans les Zivis, assure Christian Hübl, le directeur d'un atelier pour handicapés géré par l'association berlinoise Lankwitzer Werkstätten. <