La foule exaltée attaque des policiers israéliens à coups de pierres, bloque les principales artères de Jérusalem, tente de prendre d'assaut la Cour Suprême et d'investir le domicile du procureur général adjoint de l'Etat. Depuis une dizaine de jours, Israël est secoué par la révolte violente de nationalistes religieux, des colons de Cisjordanie pour la plupart, contre les autorités judiciaires, les forces de l'ordre et plus généralement contre l'autorité de l'Etat. A l'origine des troubles : l'arrestation de deux rabbins influents du camp national religieux pour «incitation à la violence et au racisme». Il leur est reproché d'avoir avalisé la Torah du Roi, un traité de théologie justifiant de tuer des innocents non-juifs, y compris des enfants, en temps de guerre. Les autorités craignent que le livre contribue à attiser les violences d'une partie des colons contre les Palestiniens de Cisjordanie. L'ampleur et la violence des incidents provoqués par l'arrestation des deux religieux a fait ressurgir la menace de la théocratie dans un pays où, en l'absence de Constitution, la religion et l'Etat ne sont pas clairement séparés.
Les partisans des rabbins Dov Lior et Yaakov Yossef estiment ainsi que leurs chefs spirituels n'ont pas à s'expliquer devant les autorités sur un avis à caractère religieux. Ils accusent la justice israélienne de s'immiscer dans les affaires rabbiniques et de vouloir «étouffer la voix de la Torah». Pendant plusieurs semaines, Lior et Yoss