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Portrait

Yingluck Shinawatra, sensible ascension

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Après un parcours dans l’ombre de son frère Thaksin, la probable nouvelle Première ministre thaïlandaise a révélé ses qualitésdurant la campagne.
publié le 5 juillet 2011 à 0h00

Des neufs enfants de la famille Shinawatra - famille bourgeoise sino-thaïlandaise de la ville de Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande -, Yingluck est la plus jeune, la plus discrète, la plus affable, et sans doute celle dont le nom était le moins connu jusqu’à ces dernières semaines. Une photo en noir et blanc la montre à 12 ans, innocente et volontaire, portant une enseigne à la tête d’une équipe lors d’une compétition sportive. Une fraîcheur qu’elle conserve aujourd’hui, à 44 ans, alors qu’elle s’apprête à devenir, au lendemain de la large victoire électorale de son parti, Puea Thai (ou «Pour les Thaïlandais»), la première femme à occuper la tête d’un gouvernement thaïlandais.

Dans les années 80, Quand Yingluck étudiait la science politique à l’université de Chiang Mai, son frère aîné avait déjà quitté la police, où il avait le grade de lieutenant-colonel, pour tenter sa chance dans les affaires. Après quelques échecs et un monceau de dettes, il trouva sa voie et bâtit, peu à peu, ce qui devint au début des années 90 le plus grand conglomérat de télécommunications du pays, Shin Corp, contrôlant réseaux de téléphonie portable, chaînes de télévision et satellite.

Comme le veut la tradition sino-thaïlandaise du kong si (où chacun se voit assigner un rôle dans l'entreprise familiale), Yingluck, de retour des Etats-Unis où elle avait décroché un mastère d'administration publique, intègre Shin Corp comme stagiaire, avant de grimper rapidement les échelons, jusqu'à dev