Un mois de liberté, pas plus. C'est le répit dont aura joui la ville de Hama, au centre de la Syrie, à 210 km au nord de Damas, avant de subir, à son tour, un assaut des forces de sécurité. A l'instar de Tall Kalakh, à la frontière libanaise, où le régime syrien a commis en mai des «crimes contre l'humanité», selon un rapport d'Amnesty International publié la nuit dernière. Depuis lundi, Hama, 700 000 habitants, est assiégé par l'armée. Des tanks ont pris possession des principaux axes aux sorties de la ville, sauf dans la direction du nord. Des unités font des incursions en ville, où d'intenses fusillades ont été entendues. Ces deux derniers jours, 11 personnes auraient déjà été tuées et 35 blessées, selon Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, cité par l'AFP. Les attaques d'hier se sont concentrées dans les quartiers nord de la ville, traversée par la rivière Oronte. Mais il semble que l'assaut décisif n'ait pas vraiment commencé.
Reprendre le contrôle de Hama ne sera pas aisé. Une telle opération pourrait prendre plusieurs semaines et coûter la vie à plusieurs milliers de personnes. En prévision du pire, les habitants ont dressé des barricades avec des sacs de sable, des pneus et des poubelles. «Ils sont mobilisés, ils ont pris la décision de défendre jusqu'à la mort leur ville pour ne pas permettre à l'armée d'y entrer», affirme Rami Abdel Rahmane depuis Londres. Toutefois, certains habitants ont commencé à fuir au nord,