«Il est de retour, il est de retour !» Lundi, les chemises rouges ont envahi le centre de Caracas sous ce cri de ralliement. En fin d'après-midi sous un soleil de plomb, ils sont des milliers, hommes, femmes, vieillards et enfants, à venir accueillir le líder.

Hugo Chávez, absent depuis un mois du Venezuela, avait atterri dans la nuit sur son sol natal, après avoir plongé le pays dans l'angoisse jeudi en annonçant l'ablation d'une tumeur cancéreuse subie à La Havane. «Dieu est grand, le comandante est revenu chez lui !» s'exclame Carlos Alberto Gordillo, 49 ans. Casquette à l'effigie de Che Guevara vissée sur la tête, il est venu de Colombie pour fêter le bicentenaire de l'indépendance vénézuélienne, hier, car Chávez est «[s]on président de cœur».

Le comandante apparaît finalement au balcon du palais présidentiel en habit militaire, entouré de ses deux filles. Amaigri, de grandes poches sous les yeux, il fait son signe de croix puis entonne l'hymne national, des sanglots dans la voix. «Que personne ne croie que ma présence ici signifie que nous avons gagné la bataille. Non, nous avons commencé à remonter la pente, à vaincre le mal qui s'est développé en moi», a-t-il affirmé.

«Vive Fidel, Vive Cuba !» crient ses partisans.«Je suis très contente que mon président soit tombé malade à Cuba, souligne la jeune Yenny Caravalho, étudiante en journalisme. Il a été entre les mains de bons médecins, et je