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Analyse

A peine né, déjà malade

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Le Sud-Soudan, très pauvre et sujet aux tensions, a un long chemin à parcourir.
publié le 9 juillet 2011 à 0h00

La naissance de la République du Sud-Soudan est-elle une bonne nouvelle ? Pour les Sud-Soudanais, assurément oui : ils ont assez souffert de l’arrogance et de la cupidité d’un pouvoir nordiste qui n’a jamais été prêt à les considérer comme des citoyens à part entière. Pour les Soudanais du Nord, assurément non : leur pays, de plus grand d’Afrique, devient un (relativement) petit pays arabe pauvre et ils vont se retrouver en tête-à-tête avec un régime d’autant plus autoritaire qu’il est affaibli.

Pour l'Afrique, l'avenir dira si la naissance d'un 54e Etat va ouvrir la boîte de Pandore des frontières héritées de la colonisation, ou si elle va mettre fin à un conflit qui a coûté la vie à 2 millions de personnes. Pour la communauté internationale, cette proclamation est un début plutôt qu'un aboutissement. En se portant garante du traité de paix de Nairobi de 2005 et de la bonne tenue du référendum d'autodétermination de janvier, elle a présidé à la naissance du 193e Etat reconnu par l'ONU. Elle se doit désormais de l'accompagner dans ses premiers pas.

Caciques. Comme l'expliquait une travailleuse humanitaire découvrant, en 2005, le Sud-Soudan au sortir de vingt-deux ans de guerre civile, «c'est l'un des rares endroits sur Terre où les grands-parents doivent expliquer ce qu'est l'électricité à leurs petits-enfants». Six ans de capacity building et plusieurs centaines de millions de dollars plus tard, le résultat n'est pas fa