Menu
Libération
Reportage

«On veut un changement radical»

Article réservé aux abonnés
Le monde arabe en ébullitiondossier
La plus grande manifestation égyptienne depuis la chute du raïs a eu lieu, vendredi, sur la place Tahrir, au Caire. Les contestataires se mobilisent pour éviter que le système Moubarak perdure.
publié le 9 juillet 2011 à 0h00

Le peuple réclame la fin du conseil militaire !» Derrière son micro, multipliant sur sa guitare les trois plus célèbres accords des chants révolutionnaires égyptiens, Ramy Essam, le barde phare de la «révolte du Nil», fait vibrer la foule. L'armée sourde aux revendications du peuple, ces procès contre les anciens responsables de l'ère Moubarak sans arrêts reportés, ce ministère de l'Intérieur corrompu, brutal et abusif. Tout y passe. «On veut un changement radical du régime, pas seulement qu'on change les noms et que tout le monde reste en place. On a remplacé Hosni Moubarak par un maréchal et des généraux ! Nous resterons jusqu'à ce que nos demandes soient entendues», explique Mona, pédiatre venue sur la place en famille. Elle n'y était pas retournée depuis la chute du raïs, il y a cinq mois. Tahrir, brûlée de soleil, noire de monde, ivre de bruit. Vendredi, ils étaient au moins 100 000 à s'être rassemblés sur l'esplanade. Un rassemblement comme la capitale égyptienne n'en n'avait pas connu depuis des mois.

Porte-clés.«Nous avons compris qu'il fallait faire taire nos divisions», explique Hussein Talab, un jeune proche des Frères musulmans. La confrérie islamiste a longtemps tergiversé avant de rallier l'appel de vendredi, initié par les libéraux, qui s'opposent aux Frères musulmans sur la nécessité de rédiger une constitution avant les législatives de septembre, dont les islamistes pourraient sortir en bonne position. «I