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Portrait

Salva Kiir, chef d’Etat sans aura

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Militaire de formation, le premier président du pays est loué pour son aptitude au dialogue.
Salva Kiir le 8 janvier 2011 à Juba (© AFP Phil Moore)
publié le 9 juillet 2011 à 0h00

Si ce n’est le chapeau de cow-boy vissé sur sa tête, une excentricité devenue sa marque de fabrique, Salva Kiir Mayardit n’est pas le genre de personnalité à marquer les esprits. Lors de ses discours, souvent longs et prononcés d’une voix monocorde, il ne se distingue guère par son aura. Pourtant, à sa manière, il sait s’adresser aux foules, en employant un langage direct et simple. Ce catholique proche de la soixantaine appartient à l’ethnie dinka, majoritaire au Sud-Soudan. Il jouit d’une forte popularité, notamment au sein de l’ancienne rébellion du SPLA, promise à devenir l’armée nationale.

Stratège. Né au Bahr el-Ghazal (ouest du pays), Salva Kiir a rejoint le premier mouvement sudiste, Anyanya, à la fin des années 60, pour être ensuite intégré dans l'armée soudanaise en 1972, au moment de l'accord d'Addis-Abeba, qui mettait fin à la première guerre Nord-Sud. Lorsque la rébellion reprend, en 1983, il gravit peu à peu les échelons au sein du SPLA, alors dirigé par le charismatique John Garang, qui promeut un Nouveau Soudan unifié, laïc et reconnaissant les droits de tous les peuples. Garang, qui a étudié aux Etats-Unis, est peu au fait de la conduite des opérations sur le terrain et s'appuie sur l'expérience de vétérans tels que Salva Kiir, fin stratège apprécié de ses troupes, qu'il conduit à de nombreux succès militaires.

En 2005, lorsque Garang meurt brutalement dans un crash d’hélicoptère, juste après la signature de l’accord de paix avec le Nord, l’hé