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Libération
EDITORIAL

Ambigu

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Le monde arabe en ébullitiondossier
publié le 12 juillet 2011 à 0h00

Le général Colin Powell, auteur de la doctrine du même nom, expliquait que, pour être justifiée, une intervention militaire à l'étranger devait avoir une «stratégie de sortie» et des «objectifs atteignables». Ce dont manque de toute évidence l'expédition de l'Otan en Libye. La France, qui s'est placée à l'avant-garde de la coalition occidentale, se retrouve enlisée dans un conflit beaucoup plus long qu'elle ne l'avait parié. Le débat à l'Assemblée est bienvenu et le gouvernement va devoir faire œuvre d'explications et de justifications.

Il doit mettre fin à l’ambiguïté de l’opération fondée sur la résolution de l’ONU qui ne mentionne que la protection des civils victimes des massacres perpétrés par la soldatesque de Kadhafi.

Un objectif certes louable et qui a permis d’obtenir dans un premier temps le soutien tacite des pays opposés à toute ingérence comme la Chine ou la Russie, ainsi que de l’Union africaine.

Mais de toute évidence, le but de guerre de Sarkozy et des alliés est de déposer Kadhafi, y compris par la force, comme l’ont montré les bombardements ciblés sur des palais où vit la famille du dictateur libyen. L’opposition socialiste qui soutient depuis le début l’opération présidentielle en Libye devra dire aujourd’hui si elle partage cet objectif.

D’autant que Kadhafi résiste à la force de frappe occidentale et que l’alternative du Conseil national de transition manque pour le moins de légitimité et de crédibilité.

Aujourd'hui, Paris envoie des signaux