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Analyse

Damas de moins en moins diplomate

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Après la visite des ambassadeurs américain et français à Hama, la ville rebelle, le régime syrien a laissé des «manifestants» attaquer hier les représentations de ces deux pays. Une preuve de fébrilité.
publié le 12 juillet 2011 à 0h00

Un signe de plus que le régime syrien perd du terrain, donnant même l'impression d'être aux abois : il a lancé hier des foules de manifestants loyalistes contre l'ambassade des Etats-Unis à Damas et, à deux reprises, contre celle de France, prenant le risque d'aggraver encore les relations avec Washington et Paris. Selon le Quai d'Orsay, trois agents ont été blessés lors de ces attaques, qui interviennent peu après la visite dans la grande ville rebelle de Hama de l'ambassadeur américain Robert Ford, suivi par l'ambassadeur de France, Eric Chevallier. Ces derniers, qui ont rencontré des opposants et ont eu, comme on peut le voir sur des vidéos, leurs voitures fleuries par les manifestants, ont été ensuite convoqués au ministère syrien des Affaires étrangères, qui entendait protester contre leur déplacement «sans autorisation».

Épicentre. Les deux diplomates s'étaient, semble-t-il, rendus dans la ville rebelle, la quatrième par sa population, à l'invitation du comité de coordination de l'insurrection, qui entendait leur montrer que celle-ci n'était pas le fait de bandes armées, comme le prétend le régime. Après avoir été longtemps réticent à se lancer dans la contestation, Hama, aujourd'hui, en est devenu avec Deraa, dans le sud, l'épicentre. Sa révolte a une charge d'autant plus symbolique en Syrie qu'elle a un statut dans la population de ville-martyre. En 1982, entre 15 000 et 25 000 personnes y ont été massacrées par le régime de Hafez al-Assad, l