Quand les avions français lancèrent les premières bombes le 19 mars pour sauver Benghazi, la capitale de la révolution libyenne menacée par les troupes de Kadhafi, Paris pariait sur un effondrement rapide du régime. Le conflit est entré dans son quatrième mois et le Parlement va, pour la première fois, voter sur cette intervention (lire page 3). Le but de la guerre est vite devenu le départ du Guide, exigé d'emblée par Paris et Londres, les deux piliers de la coalition.
Y a-t-il des négociations en marge de l’offensive ?
«La question n'est pas de savoir si mais quand Kadhafi quittera le pouvoir», répète Alain Juppé tout en insistant très tôt sur l'indispensable solution politique. Selon le ministre français des Affaires étrangères ces négociations doivent impliquer le CNT (Conseil national de transition) reconnu comme seul gouvernement légitime par Paris suivi depuis par nombre d'autres capitales, «mais aussi d'autres acteurs libyens, en particulier ceux qui, à Tripoli, ont compris que Kadhafi n'a pas d'avenir». Mais son départ paraît aujourd'hui être moins un préalable à l'ouverture de discussions que leur aboutissement. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a ainsi affirmé dimanche sur BFM-TV que les discussions peuvent commencer si le Guide «est dans une autre aile du palais avec un autre titre». Des propos qui ont fait aussitôt l'objet d'une mise au point de Washington rappelant l'exigence du départ de Kadhafi. Cela