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Libération
TRIBUNE

La prise d’otages est morte, vive la remise d’otages !

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publié le 12 juillet 2011 à 0h00

Cher M. Barroso,

Je vous écris en ma qualité de responsable de la direction générale à l’Imagination politique de la Commission que vous présidez afin de vous soumettre une proposition susceptible de mettre fin à toutes ces prises d’otages qui nous rappellent hélas trop fréquemment que les guerres que nous menons au loin sont bien plus proches de nous qu’on ne le croit.

Si la crise des otages français qui vient de se terminer nous a appris quelque chose, c’est bien que leur enlèvement avait à voir avec la présence militaire française en Afghanistan. Et si son dénouement heureux nous a aussi appris quelque chose, c’est bien que leur libération n’avait rien à voir avec l’annonce par Paris d’un prochain retrait militaire d’Afghanistan : nul n’ignore en effet que cette annonce-là faisait écho à celle d’un retrait américain similaire.

C’est dire que si, en enlevant des Français, les talibans pensaient pouvoir peser sur la politique de la France, eh bien ils se sont lourdement trompés, le gouvernement français, comme la majorité de nos gouvernements, faisant peu de cas du sort de ses ressortissants ordinaires, du moment qu’ils s’aventurent dans des contrées en guerre.

Les otages français d’Afghanistan auraient d’ailleurs dû faire les frais d’un tel malentendu. S’il n’en fut rien c’est sans doute parce que, estimant que le pouvoir leur tendait désormais les mains, les talibans auront voulu profiter de l’annonce du retrait français pour libérer leurs prisonniers avant qu’ils ne soient d