Avec son physique de camionneur libidineux, ses accointances avec les trafiquants de drogue et la CIA, sa proximité avec son demi-frère, le président Hamid Karzaï, qui avait besoin de lui pour tenir la grande ville de Kandahar, Ahmad Wali Karzaï était le genre de personnage dont les auteurs de romans d’espionnage à quatre sous raffolent. Sa mort, hier matin, dans sa résidence ultrasécurisée, sous les balles d’un proche s’inscrit bien dans ce cadre. Ahmad Wali Karzaï, 50 ans, que l’on désignait souvent par ses seules initiales «AWK», était aussi un seigneur de guerre qui n’avait jamais combattu. Cependant, il était courageux : ayant survécu à plusieurs tentatives d’assassinat, il aurait pu, sa fortune depuis longtemps faite, couler des jours heureux à Dubaï, comme son autre demi-frère, Mahmoud. Mais il aimait aussi le pouvoir. A la tête du conseil provincial de Kandahar, il pesait lourd : de par ses millions de dollars, de par sa connaissance des réseaux tribaux et mafieux et ses relations avec les services de renseignements américains. C’est donc une lourde perte pour le pouvoir afghan, d’autant que les petits chefs locaux risquent à présent de se déchirer un peu plus, ne serait-ce que occuper le vide laissé par son départ.
chicago. AWK était connu pour ses mauvaises fréquentations. C'est l'une d'elles, Sardar Mohammad, qui l'a tué de plusieurs balles. Selon la version officielle, toujours sujette à caution en Afghanistan, le tueur, grâce à ses relations d'am