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Libération

Les milliards de Kadhafi embarrassent l’Autriche

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publié le 13 juillet 2011 à 0h00

Sous les dorures de l'excapitale des Habsbourg, on suit de très près la guerre des nerfs entre Tripoli et Paris (lire également ci-contre). Dimanche, le quotidien algérien El-Khabar interrogeait Saïf al-Islam, l'un des fils de Kadhafi et dauphin présumé, sur les motifs de rétention par le régime des documents censés prouver le financement par la Libye de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Le médiatique fils aîné du Guide réaffirmait qu'il utiliserait cette arme «au moment opportun».

En Autriche, pays si loin des conflits et qui cultive l’image d’une petite nation inoffensive et retirée des affaires du monde, ces promesses tonitruantes de révélation n’étonnent ni les milieux économiques ni les cercles politiques. Dès le printemps 2010, les services de renseignement autrichiens testaient auprès de journalistes français leur appétence pour des informations concernant des transferts occultes d’argent depuis Tripoli. Entre Nicolas Sarkozy et la Libye, c’était alors le grand amour et, avec d’autres, quelques Autrichiens de premier plan ont joué les entremetteurs.

Intermédiaires rodés, ils auraient leur lot de soucis si des documents atterrissaient entre de mauvaises mains et venaient en partie éclairer d'un jour nouveau la bonne tenue des échanges commerciaux autrichiens en période de crise. En ce moment, ils monnayent leur tranquillité et placent leurs pions avec prudence. Par exemple, ils laissent filtrer la liste select des invités d'un an