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Libération

Rome crise ouverte

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L’Italie, membre fondateur de l’Europe, est sous le choc de l’attaque des marchés financiers, alors même que la légitimité de Silvio Berlusconi vacille.
publié le 13 juillet 2011 à 0h00

Et maintenant l'Italie. Pour la première fois depuis l'instauration de la zone euro, les marchés prennent pour cible un des pays fondateurs de ce qui s'appelait la Communauté économique européenne et un membre du G7. D'où le choc. «La menace concerne tout le monde : la monnaie unique est le signe le plus concret de l'unité de l'Europe»,a lancé hier le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, appelant à l'unité des Italiens dans cette période «pas facile».

Sceptiques. Même si la dette du pays est en majorité aux mains des Italiens, l'endettement excessif - 120% du PNB - explique la spéculation. Les marchés sont en outre sceptiques sur les mesures d'austérité qui n'entreront, pour la plupart, en vigueur qu'en 2013-2014, après les prochaines élections. Mais la fragilité de l'Italie est avant tout politique : un chef de gouvernement aux abois, décrédibilisé par les scandales sexuels et financiers.

«Son leadership s'effondre, il n'est plus le garant politique et institutionnel de quoi que ce soit ; ni à l'intérieur du pays ni à l'extérieur», souligne Ezio Mauro, directeur du quotidien de centre gauche La Repubblica.

La majorité parlementaire est lacérée aussi bien par les surenchères de la Ligue du Nord d'Umberto Bossi que par les rivalités internes au Peuple de la liberté (PDL), le parti berlusconien. Le Cavaliere n'hésite pas à tacler publiquement son tout-puissant ministre des Finances, Giulio Tremonti, le maître d'œuvre du pla