Ce matin, juste avant le traditionnel défilé des armées sur les Champs-Elysées, Nicolas Sarkozy a prévu de se rendre à l’hôpital militaire de Clamart, en région parisienne, au chevet des blessés en opération extérieure. Mardi, il était en Afghanistan auprès des soldats français. 14 Juillet oblige, l’exécutif a décidé de multiplier les gestes envers les militaires -un souci d’une cruelle actualité avec la mort, hier, de cinq soldats français en Afghanistan (lire page 2).
Mais ces marques d'attention de l'exécutif risquent de ne pas suffire pour apaiser les inquiétudes au sein de «la Grande muette» qui ne l'est plus tant que cela (lire ci-dessous). Très sollicitée, l'armée craint de ne plus avoir les moyens d'assumer les tâches que lui confie le pouvoir politique. En cause : la rigueur budgétaire qui ne l'épargne pas plus que les autres administrations. De 3,3% du PIB en 1989, le budget de la défense est tombé à 1,6% en 2010 et pourrait atteindre le plancher de 1,5% l'an prochain. Les effectifs diminueront de 54 000 hommes d'ici à 2015 sur un total de 320 000. Face à cette cure d'austérité, certains experts parlent de «désarmement structurel». Cité par le Figaro, un colonel affirmait récemment: «Si l'armée française de 1990 affrontait celle de 2011, celle de 1990 gagnerait.»
Détriment. Au printemps, la France est intervenue sur trois fronts en même temps : outre l'Afghanistan depuis près de dix ans, des soldats français ont ouvert le f