Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou n’a jamais caché son soutien à la colonisation, mais il vient d’en faire un dogme officiel en interdisant les appels au boycottage des colonies. La Knesset, l’assemblée israélienne, a adopté une loi prévoyant des amendes allant jusqu’à 50 000 shekels (10 000 euros) contre toute personne ou organisation appelant à ostraciser les colonies ou leurs produits.
Le boycottage des colonies est assimilé à celui d’Israël - et donc à une délégitimation de l’Etat - par la nouvelle loi, votée à l’initiative de l’extrême droite nationaliste, pilier du gouvernement Nétanyahou. La notion de boycottage étant définie de façon vague, les sanctions s’appliquent aussi bien aux associations anticolonisation faisant circuler des listes de produits bannis qu’aux artistes qui refuseraient de se produire au-delà de la Ligne verte. Cela avait été le cas l’an dernier, lorsque des acteurs israéliens avaient refusé de monter sur scène dans le nouveau centre culturel de la ville d’Ariel, la plus grande colonie israélienne de Cisjordanie.
L'adoption de cette loi a provoqué un tollé dans les rangs de la gauche et dans la plupart des médias israéliens. «Il n'y a pas de raison d'interdire aux gauchistes de boycotter les colonies tout en permettant aux juifs ultraorthodoxes de boycotter les magasins vendant du porc et aux consommateurs de protester par le boycott contre la vie chère», s'indignait ainsi mardi le quotidien de centre droit Maariv. Plusieurs O